Le Gouvernement a rendu public son Programme d’actions du quinquennat, en décembre 2016. Le premier pilier est de « Consolider la démocratie, l’État de droit et la bonne gouvernance ». Ce pilier se fonde sur deux axes stratégiques. 

Comme activités retenues dans le PAG, on peut noter : 

L’année 2019 a été marquée par l’adoption d’une loi portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990. 

La question de la « superpuissance du Président de la République » qui avait été diagnostiquée comme cause de la « compromission de la démocratie, de la liberté, de l’émulation et du développement humain, social et économique de notre pays » n’a pas été fondamentalement prise en compte dans la révision de 2019. Cette tendance a été plutôt renforcée, faisant du Président de la République, un « superpuissant ». 

De ce fait, la volonté exprimée par le candidat Patrice TALON de réduire la « superpuissance du Président de la République » est en nette contradiction avec la loi n°2019-10 du 07 novembre 2019 portant révision de la Constitution. Par exemple, dans cette dernière, le Président de la nouvelle Cour des comptes sera toujours nommé par le Président de la République alors même que dans son diagnostic, il avait affirmé qu’il fallait laisser les membres de cette institution procéder à l’élection de leur Président. De même, la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) n’a pas eu lieu comme indiqué dans son programme nouveau départ. Non seulement le Président de la République continue de faire partie de cette institution, mais on y introduit deux (2) autres membres du gouvernement. 

Quelques nouveaux éléments apparus dans la loi portant révision de la Constitution du 07 novembre 2019 sont : la prise d’une loi organique qui fixe les principes d’organisation, de fonctionnement et de contrôle de l’Administration publique et dont les amendements (à une proposition ou à un projet de loi) ne sont soumis à la délibération et au vote de l’Assemblée nationale qu’après avis conforme du président de la République ; la création d’un poste de Vice-président à élire dans les mêmes conditions que le Président de la République mais qui peut être démis de ses fonctions par l’Assemblée nationale sur saisine du président de la République pour manquement grave.  Bien que ce soit à l’Assemblée nationale de voter cette demande, la saisine de l’Assemblée nationale est faite par le Président de la République pour manquement grave, une notion qui n’a pas été précisée par la Constitution révisée donnant de ce fait un pouvoir discrétionnaire au Président de la République (article 54 nouveau de la Constitution révisée) ; les conventions de financement soumises à ratification, sont ratifiées par le président de la République qui en rend compte à l’Assemblée nationale dans un délai de quatre-vingt-dix (90) jours. L’Article 145 nouveau de la Constitution révisée constitue un renforcement et une suprématie du pouvoir du Président de la République. Cette situation observée va à l’encontre de la promesse de campagne qui indiquait que l’action à mener est de faire en sorte que le pouvoir n’y joue plus un rôle prépondérant.